Quand écouter vaut mieux que corriger : accompagner une personne atteinte d’Alzheimer

Je suis Tiphaine Onissah, auxiliaire de vie et dame de compagnie dans la région de Nyon, en Suisse. j’accompagne au quotidien des personnes âgées atteintes de troubles cognitifs, dont la maladie d’Alzheimer (stade léger à modéré) et je partage avec vous mon expérience.
Il n’est pas rare que je sois confrontée à des situations où les souvenirs, les histoires ou les perceptions des seniors se mélangent à la réalité. Ce que raconte la personne ne correspond pas toujours exactement aux faits, mais derrière ces paroles se cachent des émotions fortes : inquiétude, colère, tristesse, joie… Ces moments peuvent être déconcertants pour vous, proches aidants, souvent tentés de corriger la personne, craignant que « laisser passer » l’erreur ne renforce l’oubli ou puisse être pris pour de la négligence. Comme je comprends votre situation. Pourtant, dans certaines situations, ce réflexe peut accentuer l’anxiété ou la colère de la personne désorientée.
Alzheimer – l’histoire de Catherine : comprendre l’émotion cachée derrière les mots
Récemment, Catherine*, 92 ans, était particulièrement contrariée. Une de ses voisines et amie était venue lui rendre visite l’après-midi et elle lui avait raconté un épisode marquant de sa semaine : au supermarché, elle avait vu un petit garçon attraper une grenouille dans le rayon fruits et la plonger dans un verre de soda en riant. Indignée, Catherine aurait pris la défense de l’animal, ce qui aurait provoqué une dispute avec la mère de l’enfant.
Lorsqu’elle avait rapporté l’histoire à sa voisine, celle-ci ne l’avait pas crue. Celle-ci, pensant bien faire, lui avait répondu qu’elle « se faisait des idées », ce qui avait profondément blessé Catherine*. Elle s’était sentie incomprise, humiliée et contrariée.
Lorsque je suis arrivée, j’ai croisé la voisine qui m’a prévenue : Catherine* était « dans son monde ». Plutôt que de remettre en cause ses propos, je l’ai attentivement écoutée. Elle était agitée, et je voulais savoir ce qu’elle ressentait pour mieux comprendre comment l’apaiser. Je lui ai posé quelques questions pour l’aider à exprimer son indignation, puis j’ai conclu :
« Je n’étais pas là, mais ce que je comprends, c’est que les mauvais traitements faits aux animaux vous mettent très en colère et je suis d’accord avec vous : respecter les animaux ne devrait pas être optionnel. Sur ce point, je suis entièrement d’accord avec vous. »
Ensuite, j’ai orienté la conversation vers un autre sujet. Bien que Catherine* soit restée un peu plus nerveuse que d’habitude ce jour-là, j’ai pu constater que se sentir comprise et reconnue avait réduit son agitation et apaisé sa peine.
Accompagner un proche atteint d’Alzheimer : reconnaître les émotions plutôt que corriger
Mon accompagnement auprès des personnes âgées désorientées/confuses s’inspire de la méthode de Validation de Naomi Feil, utilisée auprès des personnes atteintes de démence. Cette approche ne cherche pas à corriger la mémoire défaillante, mais à reconnaître l’émotion cachée derrière les mots.
Dans l’histoire de Catherine*, le but n’était pas de vérifier les faits : l’essentiel était de valoriser son attachement au respect des animaux, et de maintenir une connexion empathique pour lui éviter de s’isoler encore plus.
Mon rôle n’est pas de rétablir la vérité à tout prix, mais d’écouter, comprendre et accompagner, en respectant la dignité et le ressenti de chacun. C’est dans ces moments-là que la relation de confiance se construit et que l’accompagnement devient véritablement bienveillant.
Corriger une personne atteinte d’Alzheimer n’arrête pas la maladie. Au contraire, cela peut nuire à son estime de soi et renforcer colère ou confusion. À l’inverse, écouter, identifier et nommer les émotions de la personne même si le récit est improbable, favorise la sécurité intérieure et contribue à l’apaisement.
Le rôle d’une dame de compagnie/auxiliaire de vie : bien plus qu’une aide logistique
Au quotidien, mon rôle en tant que dame de compagnie et auxiliaire de vie ne se limite pas aux gestes techniques — aider aux repas, à l’hygiène, aux courses, à l’entretien du logement, ou à l’accompagnement à des rendez-vous — même si ce sont les aspects les plus visibles.
Créer un espace de confiance, de compréhension et de connexion avec la personne aidée est tout aussi essentiel. Un accompagnement bienveillant réduit le stress de la personne âgée, mais aussi celui des proches aidants, tout en offrant à la personne âgée un accompagnement centré sur sa dignité et son bien-être.
Mon objectif est que chaque personne que j’accompagne se sente respectée, écoutée et valorisée, et que chaque famille qui me confie l’accompagnement d’un proche âgé puisse se sentir soutenue et rassurée lorsqu’elle passe le relais.
Votre proche a besoin d’aide à domicile ?
Je suis Tiphaine, dame de compagnie, auxiliaire de vie et accompagnante en fin de vie dans la région de Nyon (Cheserex, Borex, Signy, Chavannes, Arnex-sur-nyon, Eysins, Grens, Chéserex, Gingins, La Rippe, Trélex, Prangins, Founex, Coppet, Tannay, Mies, Celigny, Commugny, Nyon, etc.).
Faire appel à mes services de dame de compagnie et d’auxiliaire de vie à domicile peut être une solution précieuse pour permettre à votre proche âgé de rester à domicile et de préserver son autonomie : je me déplace dans toute la région autour de Nyon. En me choisissant, et en tenant compte des besoins et des souhaits de votre proche, vous lui offrirez la meilleure qualité de vie possible. Contactez-moi dès aujourd’hui pour en discuter : mon agenda est souvent complet, mais le cas échéant je vous orienterais vers une collaboratrice digne de confiance.
Votre dame de compagnie et auxiliaire de vie,
Tiphaine Onissah
*Par souci de discrétion envers les familles qui me font confiance, les noms et lieux ont été changés, mais les récits reflètent des faits vécus.
Photo de William Krause sur Unsplash